Wild

Wild, c’était le nom que tu m’avais donné lors de notre premier voyage.
Wild, parce que nous nous étions perdus dans un désert américain et que nous avions entendu les coyotes hurler dans la nuit.
Wild, parce qu’un jour, tu m’avais souri en disant : « C’est parce qu’ils ne t’ont jamais domestiquée. »
Wild, parce que nous avions recueilli un chiot et que je voulais qu’il fut un loup.
Wild, parce qu’il restait ce quelque chose de spontané.
Wild, parce qu’il en fallait pour rugir.
Wild, parce qu’ils m’avaient trop enfermée.

—————————————————————————————

– Oh, ça sert surtout à faire cuire du riz et depuis je mange du riz. Avant impossible de bien le cuire.
– Comment ça se fait qu’il y a un pistolet dedans ?
– Pour que personne ne le trouve.
– Tu es vraiment sûre que c’est une bonne cachette ?
– Tu crois que j’avais le temps ?
– Temps ou pas temps, c’est archi bidon, surtout sans mettre de riz dedans.
– Personne ne met jamais le riz avant de le cuire.
– Tu veux dire quand le machin est rangé dans le placard ?
– Oui, c’est ça. Tu crois vraiment que ce détail mérite deux pages d’écriture ?
– Un pistolet, c’est un détail.
– Je parlais du rice cooker.
– Et moi, du flingue.
– Tu veux savoir autre chose ?
– Tu te fous de ma gueule ou bien ?
– Parce que tu crois que je vais te dire pourquoi j’ai un flingue.

—————————————————————————————

Le vent soufflait sur la plaine. Difficile de tirer à l’arc. Les Anglais patientaient de l’autre côté de la colline. Les chiens s’en donnaient à coeur joie, certains leur relançaient la balle. Hugo adorait les champs de bataille avant la bataille, ces heures où l’on préparait au combat. Il notait des poèmes sur son petit carnet, il regardait les hommes et les bêtes. Ses cheveux lui cachaient le visage. Il entendit le chant d’un cor. Il rangea le petit carnet dans une poche, sur sa poitrine. Il attacha ses cheveux.

—————————————————————————————

La fille se pencha sur le petit objet vert. La vie, c’est comme une pêche au trésor, et non une chasse. La fille était de ceux qui goûtent. Elle captait et recevait, et ce mouvement la décalait des chasseurs qui la chassaient. Alors, elle errait seule dans la vie. Munie d’une chevelure rousse jusqu’à la chute de ses reins, de longs cils orange qui s’illuminaient les jours de soleil et de claquettes, elle marchait sur les plages, un sac en bandoulière. trouver un objet, ça lui procurait de la joie. C’était une après-midi lumineuse d’été lumineuse, quand les feuilles aux arbres étaient encore d’un vert plein, et la mer d’un bleu clair. Quand tout était ainsi parfait, parfois il lu arrivait de se dire que ça serait agréable d’avoir de la compagnie. Parfois seulement. Car elle se souvenait qu’elle avait quitté l’idée du lien avec l’autre, quand elle prit conscience qu’elle ne comprenait plus ce que les autres lui disaient. Elle entendait les mots, mais ils n’avaient pas le même sens. Pour elle, ils gardaient leur sens dans le temps. Et elle ne rencontrait plus personne pour qui c’était le cas. L’idée de durée s’était volatilisée. Alors elle était partie vivre dans le monde. Elle marchait sur les plages, et quand ses doigts saisirent la bouteille vide, elle entendit un petit bruit. Elle se retourna.