Elle ouvrit sa main et vit un minuscule bonbon en son creux. Orange translucide brillant. Comme une larme ancienne, un diamant dans les mines. Elle ferma les yeux. Tout devint léger dans sa cage thoracique car elle savait qu’en l’absorbant, elle serait guérie.
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Ce Chinois a besoin d’être sauvé. Ça fait deux mois qu’il se met sous cet arbre. Et sous l’arbre il fait froid. Ce Chinois a besoin de me sauver. Ça fait deux mois que je suis arrivée dans cette ville où je ne connais personne. Je lui demande s’il veut du porc laqué car j’en ai fait un, et s’il dit « oui », je l’inviterai chez moi. Je pense que c’est une bonne idée qu’on s’épaule mutuellement. À deux, nous serons plus forts. J’y crois encore malgré la difficile traversée.
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La fée habitait dans le château du roi. Elle adorait sa nouvelle vie, elle avait débarqué dans la ville deux mois auparavant. Personne ne savait rien d’elle. Le roi lui avait ouvert sa porte et l’avait hébergée. C’est tout ce qu’on savait. Alors, on causait sur elle. La fée éclatait de beauté, prodiguait des soins tout au long du jour. Un soir, le roi tapa à sa porte. Elle ne répondit pas. Il tapa à nouveau. Il entendit le petit loquet. Elle était là. « Ouvre-moi. »
Elle vint et il la vit.
En larmes.
Elle toujours souriante, toujours gaie, toujours alerte.
Il lui demanda :
– Que se passe-t-il ?
– C’est le soir.
– Tous les soirs ?
– Oui.
– Mais qu’est-ce qui t’arrive ?
– C’est un sort, on ne peut rien y faire.