« Marie a la poésie ancrée en elle. Si la poésie meurt, le monde meurt. Marie est en mission. »
Olivier Cachin, préface de Ma chatte, lettre à Booba.
Une cerise dans le gâteau ? Je pique l’expression à mon ami Luis, italien et péruvien. Et je la mets sur mes cartes de visite.
Une cerise dans le gâteau ?
Je pique l’expression à mon ami Luis, italien et péruvien, qui la sort, sans le faire exprès lors d’une de nos précieuses conversations.
Je suis née dans une famille nourrie de littérature ayant engendré des écrivains dont la richesse et l’intelligence du style sont renommées. Ceux-là, très différents les uns des autres, ont même été à des antipodes politiques, stylistiques, philosophiques extrêmes. Ils ont même connu des conflits intra-personnels. Il y eut des réconciliations, parfois.
En commun, il restait toujours l’amour du français, cette langue incroyable dans sa richesse, sa subtilité, ses profondeurs, tricotées par des écrivains sublimes qui furent mes fidèles compagnons depuis toujours. Certains, mes aînés les fréquentaient en tant qu’amis. Haute comme trois pommes, je les croisai.
L’excellence était exigée. Une part de moi a été écrasée par cet héritage imposant. Comment se sentir légitime ? Alors j’ai pris l’écriture. Une part de moi a été embarquée et s’est dédiée à la puissance des mots. Et c’est la poésie qui m’a prise dans l’aventure. Les ainés n’avaient pas été dans cette voie. C’est ainsi que je suis la cerise dans le gâteau.
Chu… Ferme les yeux, pose tes pieds dans l’herbe, ouvre les mains.
La poésie est
mon refuge
mon oxygène
mon livre de recettes.
Elle sait en moi
Elle sait pour moi
Elle me fait voir ce que je ne vois pas.
Elle est mon phare, ma boussole, mon scaphandrier, mon ballon d’hélium et parfois ma montgolfière,
mon chemin de traverse où je me pose à nu en toute quiétude.